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Cours de macroéconomie II PLAN DU COURS Chapitre I: La croissance économique Chapitre II: Progrès technique et croissance Chapitre III: L’économie ouverte Chapitre IV: Le modèle de MundellFleming Chapitre V: Le modèle IS-LM-BP Chapitre VI: Analyse d ’une dépréciation du taux de change Chapitre VII: L ’analyse intertemporelle BIBLIOGRAPHIE: Blanchard, Cohen: « Macroéconomie », 3ème édition, Pearson Education, 2004 slide 0 Chapitre 1 : La croissance voir Blanchard et Cohen chapitre 3 Objectifs de l’analyse de la croissance: Comprendre pourquoi les pays pauvres sont pauvres Concevoir des politiques économiques susceptibles de les aider augmenter leur niveau de vie analyser de quelle manière la croissance de nos pays est affectée par les différents chocs et les politiques économiques des gouvernements Objectifs du chapitre: Présentation du modèle de Solow de base Montrer que le niveau de vie d’un pays dépend de son taux d’épargne et du taux de croissance de sa population Présentation de la “Règle d’Or” afin de déterminer le taux d’épargne et le stock de capital optimaux slide 1 PLAN DU CHAPITRE 1. Le modèle de croissance de Solow a. En quoi le modèle de Solow diffère-t-il du modèle IS-LM b. La fonction de production c. Production, consommation et investissement d. L ’accumulation du capital 2. L ’état régulier 3. Augmentation du taux d ’épargne 4. La règle d ’or : introduction a. La règle d’or du stock de capital b. La dynamique vers la règle d ’or 5. Croissance de la population a. Investissement de point mort b. Impact d ’une croissance de la population c. Règle d’or et croissance de la population slide 2 L’importance de la croissance économique pour les pays pauvres Dans les 20% pays les plus pauvres le taux de mortalité infantile est de 200/1000 contre 4/1000 dans les 20% pays les plus riches. Au Pakistan, 85% de la population vit avec moins de 2$ par jour Le quart des pays les plus pauvres ont connu la famine durant les 30 dernières années La pauvreté est associée à l’oppression des femmes et des minorités slide 3 Effets estimés de la croissance économique Un accroissement de 10% du revenu par tête est associé à une diminution de 6% de la mortalité infantile La croissance du revenu réduit la pauvreté. Exemple: Croissance et pauvreté en Indonésie Variation du nombre Tx var d’habitants vivant sous revenu/tête le seuil de pauvreté 1984-96 +76% -25% 97-99 -12% +65% slide 4 Revenu et pauvreté dans le monde sélection de pays, 2000 % de la population vivant avec moins de 2$ par jour 100 Madagascar 90 India Nepal Bangladesh 80 70 60 Botswana Kenya 50 China Peru 40 30 Mexico Thailand 20 Brazil 10 Chile Russian Federation S. Korea 0 $0 $5 000 $10 000 $15 000 $20 000 Revenu par tête en dollars slide 5 L’importance de la croissance économique pour les pays riches Les effets importants des petites différences Taux de croissance annuel moyen du PIB/tête Pourcentage d’accroissement du niveau de vie après… …25 ans …50 ans …100 ans 2.0% 64.0% 169.2% 624.5% 2.5% 85.4% 243.7% 1,081.4% Formule des intérêt composés: YT = Yt x (1+g)T-t slide 6 Illustration sur les données réelles •Revenu par tête du « pays moyen » en 1960 = $5627 soit : (0,23 x US) •Taux de croissance du « pays moyen » entre 1960 et 1997 = 1,8% Taux minimal = -1,8% Taux maximal = 5,9% •Trois petits calculs : $5627 x (1,018)37 = $10888 (0,27 x US) $5627 x (0,982)37 = $ 2873 (0,07 x US) $5627 x (1,059)37 = $ 46927 (1,15 x US) slide 7 Distribution des PIB/tête en 1997 162 pays 60 Series: PPPGDPCAP Sample 1 162 Observations 162 50 40 30 20 10 0 0 10000 20000 30000 40000 Mean Median Maximum Minimum Std. Dev. Skewness Kurtosis 8702.765 4952.000 50061.00 490.0000 9209.472 1.498939 4.950549 Jarque-Bera Probability 86.34544 0.000000 50000 Distribution des taux de croissance 1960 à 1997 pour 109 pays 14 Series: G6097 Sample 1 109 Observations 109 12 10 8 6 4 2 0 0.000 0.025 Mean Median Maximum Minimum Std. Dev. Skewness Kurtosis 0.017925 0.017100 0.059400 -0.018300 0.015765 0.264288 3.174744 Jarque-Bera Probability 1.407588 0.494705 0.050 slide 8 Les faits stylisés selon KALDOR (1960): • La production par tête augmente dans le temps et son taux de croissance ne tend pas à diminuer; • Le stock de capital physique par tête augmente dans le temps; • Le taux de rendement du capital reste à peu près constant; • Le rapport du capital sur la production est à peu près constant; • La part du travail et du capital dans le revenu national sont à peu près constants; • Le taux de croissance de la production par tête diffère beaucoup selon les pays. slide 9 1. Le modèle de croissance de Solow Dû à Robert Solow (1957), prix Nobel d’économie pour ses contributions à l’analyse de la croissance économique Constitue un paradigme majeur: – largement utilisé dans la conception des politiques économiques – constitue une référence par rapport à laquelle les récentes théories de la croissance sont comparées S’attache aux déterminants de la croissance économique et au niveau de vie dans la longue période slide 10 a. En quoi le modèle de Solow diffère-t-il du modèle IS-LM 1. Le stock de capital n’est pas constant : l’investissement augmente K et la dépréciation le réduit. 2. La population active L n’est pas constante: la croissance de la population augmente la population active. 3. La fonction de consommation est plus simple. 4. Il n’y a pas de monnaie (et, pour simplifier, pas de taxe ni de dépense publique). En effet, la monnaie est supposée neutre à long terme sur les agrégats réels. slide 11 Comment aborder la modélisation de la croissance économique ? • Privilégier le revenu réel par tête • Utiliser la définition du PIB : production = revenu • Utiliser des fondements microéconomiques : la productivité de chaque travailleur dépend de la quantité de capital dont il dispose Quels sont les éléments indispensables? • La production résulte de la transformation du travail et du capital en biens finaux • Deux processus dynamiques : Accumulation du capital (investissement) Dépréciation du capital En économie fermée: investissement = épargne •la croissance démographique • le progrès technologique slide 12 b. La fonction de production Au niveau agrégé: Y = F (K, L ). Notons: y = Y / L = production par travailleur = revenu / tête k = K / L = capital par travailleur Si rendements d’échelle constants: zY = F (zK, zL ) pour tout z > 0 Posons z = 1 / L. Alors: Y / L = F (K / L, 1) => y = F (k, 1) y = f(k) avec f(k)= F (k, 1) Le revenu par tête augmente avec le stock de capital par tête. Exemple: la fonction Cobb-Douglas Y = Ka L(1-a) => Y / L = Ka L(1-a) / L => y = Ka L-a => y = (K/L)a => y = ka PMK = décroît avec k F’K = a Ka-1 L(1-a) = a (K / L ) a-1 = a k a-1 slide 13 La fonction de production f(k) Prod / tête y Dy Dk k2 k1 Capital / tête k PMK Dk 0 k1 k2 Capital / tête k Fonction de production à PMK décroissante. slide 14 c. Production, consommation et investissement L’identité du revenu national Y=C+I (sans la dépense publique G ) Par tête: y = c + i où c = C / L et i = I / L La fonction de consommation s = taux d’épargne: proportion du revenu qui est épargnée (paramètre exogène) s n’est pas une variable divisée par L Fonction de consommation: c = (1–s)y L’égalité de l’épargne et de l’investissement en économie fermée Epargne (par tête) = y – c = y – (1–s)y = sy Puisque y = c + i on a: i = y – c = sy (investissement = épargne) En utilisant la fonction de production: i = sy = sf(k) slide 15 Production, consommation et investissement y= f(k) Prod. par tête, y c1 i= sf(k) y1 i1 k1 Capital par tête, k slide 16 Dépréciation du capital Le taux de dépréciation (0<d<1) mesure la fraction du stock de capital qui disparaît par usure à chaque période. Dépréciation par tête, dk dk d 1 Capital par tête, k slide 17 d. L’accumulation du capital Idée de base: l’investissement accroît le stock de capital, la dépréciation le diminue. Variation du stock de capital = investissement – dépréciation Dk = i - d k Puisque i = sf(k) => Dk = s f(k) – d k C’est l’équation fondamentale du modèle de Solow Elle determine le comportement du capital dans le temps… …qui, à son tour, détermines l’évolution de toutes les variables endogènes, car elles dépendent toutes de k. Par exemple: revenu par tête: y = f(k) consommation par tête: c = (1–s)f(k) slide 18 2. L’état régulier Dk = s f(k) – d k Si investissement = dépréciation: sf(k*) = d k* alors, le capital par tête reste constant: Dk = 0. k*, est appelé stock de capital de l’état régulier. Exemple: sk* a = d k* => k* a-1 = d / s => k* 1-a = s / d => k* = (s / d)1/1-a dk sf(k) k* = (s/d) 1/(1-a) k k* slide 19 Déplacement vers l’état régulier Dk = sf(k) d k Tant que k < k* , l’investissement excèdera la dépréciation et k continuera à croître vers k*. dk Inv, dépr sf(k) Dk2 Dk1 Épargne =investnt déprécon k1 k2 k* Capital par tête k slide 20 A titre d’exercice: Tracer le diagramme du modèle de Solow avec un état régulier k*. Sur l’axe horizontal, prenez une valeur supérieure à k* pour le stock intial de capital. Nommez la k1. Comment évolue k dans le temps? Vers l’état régulier ou s’en éloigne-t-il? slide 21 Un exemple numérique Fonction de production agrégée: Y F (K , L ) K L K L 1/2 1/2 Production par tête (division par L): 1/2 Y K 1 / 2L1 / 2 K L L L Avec y = Y/L et k = K/L on a: y f (k ) k 1 / 2 k Supposons que: année 1 2 3 … 10 … 25 … 100 … k y s = 0.3 c d = 0.1 i k0 = 4.0 dk k 4.000 2.000 1.400 0.600 0.400 0.200 4.200 2.049 1.435 0.615 0.420 0.195 4.395 2.096 1.467 0.629 0.440 0.189 5.602 2.367 1.657 0.710 0.560 0.150 7.351 2.706 1.894 0.812 0.732 0.080 8.962 2.994 2.096 0.898 0.896 0.002 9.000 3.000 2.100 0.900 0.900 0.000 slide 22 Exercice: solution de l’état régulier Soient : s = 0.3, d = 0.1, y = k 1/2 Utilisons l’équation dynamique Dk = s f(k) d k pour déterminer les valeurs de k, y et c dans l’état régulier SOLUTION: sf(k*) = d k* équation dynamique avec Dk=0. => f(k*) / k* = d / s => k* / f(k*) = s / d => k* / k* 1/2 = s / d => k* 1/2 = s / d => k* = (s / d ) 2 => k* = (0,3 / 0,1) 2 = 9 alors: y* = k* 1/2 = (s / d ) = 3 et c* = (1-s) y* = (1-s) (s / d ) = 0,7 x 3 = 2,1 slide 23 3. Une augmentation du taux d’épargne Une augmentation du taux d’épargne accroît l’investissement … provoquant une augmentation du stock de capital vers un nouvel état régulier Inv,dépr k s2 f(k) s1f(k) k*1 k*2 k slide 24 Implications s élevé k* élevé et puisque y = f(k) , k* élevé y* élevé Ainsi, le modèle de Solow prédit qu’un pays disposant d’un taux d’épargne et d’investissement plus fort aura un niveau plus élevé de capital et de revenu par tête à long terme. Taux d’investissement et revenu par tête Income per person in 1992 (logarithmic scale) 1 00 ,00 0 Canada Denmark U.S. 1 0,0 00 Mexi co Egypt Paki stan Iv ory Coast Japan Finland Brazi l U.K. Israe l It aly France Si ngapore Peru Indonesia 1 ,00 0 Zi mbabwe Keny a India Chad 1 00 Germany 0 Uganda 5 Came roon 10 15 20 25 30 35 40 Investment as percentage of output (average 1960–1992) slide 25 4. La règle d’or: introduction Chaque valeur de s conduit à un état régulier spécifique. Peut-on déterminer quel est l’état régulier le plus satisfaisant (optimal)? Le bien-être économique dépend de la consommation. Ainsi, l’état régulier optimal devra avoir la consommation la plus élevée possible: c* = (1–s) f(k*) Si s augmente: • k* et y* augmentent => c* augmente • la part de la consommation dans le revenu (1–s) diminue => c* diminue Alors, comment déterminer la valeur de s et k* qui maximise c* ? slide 26 a. La règle d’or du stock de capital k*or : règle d’or du capital. Valeur d’état régulier de k qui maximise la consommation. Pour la déterminer, exprimons d’abord c* en fonction de k*: c* = y* i* = f (k*) i* = f (k*) dk* En effet, on vérifie toujours: i = Dk + dk et dans l’état régulier: i* = dk* car Dk = 0. slide 27 La règle d’or du stock de capital Représenter graphiquement f(k*) et dk*, et chercher le point pour lequel l’écart entre les deux courbes est le plus important. Déduire la valeur requise du taux d’épargne. Production à l’état régulier et dépréciation d k* f(k*) y*or = f(k*or) sf(k*) c*or ior = d k*or k*or Capital/tête à l’état régulier, k* slide 28 La règle d’or du stock de capital c* = f(k*) dk* est maximal lorsque: pente de la fonction de production = pente de la droite de dépréciation dk* f(k*) MPK = d sf(k*) c*or k*or Capital par tête état régulier k* slide 29 b. La dynamique vers la règle d’or L’économie n’a AUCUNE tendance à se déplacer vers l’état régulier de la règle d’or. Pour atteindre la règle d’or, il faut un responsable politique qui ajuste s à la valeur requise. Cet ajustement conduit à un nouvel état régulier doté d’une consommation plus élevée. Mais comment se comporte la consommation au cours de la transition vers l’état régulier? slide 30 A partir d’un capital trop élevé Si k* > k*or l’accroissement de c* nécessite une baisse de s. Durant la transition vers la règle d’or, la consommation est plus forte en tout point du temps y c i t0 temps slide 31 A partir d’un capital trop faible A partir d’un stock de capital trop faible, l’accroissement de c* nécessite une augmentation de s. Les générations futures bénéficieront d’une consommation plus forte mais les générations présentes subiront une réduction initiale de leur consommation. y c i t0 temps slide 32 5. La croissance de la population Supposons que la population et le nombre de travailleurs augmentent au taux n (exogène): DL L n Exemple: Si L = 1000 à l’année 1 et que la population augmente de 2% / an (n = 0.02): Alors DL = n L = 0.02 1000 = 20, donc L = 1020 à l’année 2. slide 33 a. L’investissement de point-mort (d + n)k = investissement de point-mort. Montant de l’investissement nécessaire pour conserver k constant. L’investissement de point-mort est composé de deux termes: d k : remplace le capital qui se déprécie dans le temps n k : équipe les nouveaux travailleurs en capital (sinon k diminuera car le stock de capital existant devra être divisé par une population plus forte) slide 34 b. L’équation dynamique de k Avec une croissance de la population, l’équation dynamique de k s’écrira Dk = s f(k) (d + n) k Investissement effectif Investissement de point mort On peut aussi l’écrire en taux de croissance: Dk / k = s f(k)/k (d + n) Dans l’exemple d’une fonction de production de type Cobb-Douglas: f(k) = ka => f(k) / k = ka-1 => Dk / k = s ka-1 (d + n) Le taux de croissance du stock de capital (et donc de la production) décroît avec l’intensité capitalistique (k=K/L) slide 35 c. Effet de la croissance démographique Une augmentation de n provoque une augmentation de l’investissement de point-mort … conduisant à un plus faible niveau de k dans l’état régulier (d +n2) k Investissement, investissement de point-mort Capital par tête k (d +n1) k sf(k) k2* k1* slide 36 Implications n élevé k* faible et puisque y = f(k) , faible k* faible y* Ainsi, le modèle de Solow prédit que les pays ayant des taux de croissance démographique élevés auront des niveaux de capital et de revenu par tête plus faibles à long terme. Taux de croissance démographique et revenu par tête Income per person in 1992 (logarithmic scale) 100,000 Germany U.S. Denmark Canada Israe l 10,000 U.K. It aly Japan Finland France Mexi co Si ngapore Egypt Brazi l Paki stan Peru Indonesia 1,000 Iv ory Coast Came roon Keny a India Zi mbabwe Chad 100 0 1 2 Uganda 3 4 Population growth (percent per y ear) (average 1960–1992) slide 37 d. La règle d’or avec croissance démographique Afin de déterminer le stock de capital de la règle d’or, exprimons c* en fonction de k*: c* = y* i* = f(k* ) (d + n) k* c* est maximal lorsque: MPK = d + n ou encore: r = MPK d = n Dans l’état régulier de la règle d’or, la productivité marginale du capital, nette de la dépréciation, est égale au taux de croissance de la population slide 38 Résumé du chapitre 1. Le modèle de croissance de Solow montre qu’à long terme le niveau de vie d’un pays dépend: positivement de son taux d’épargne. négativement de son taux de croissance démographique. 2. Augmentation du taux d’épargne : production plus forte à long terme taux de croissance temporairement plus élevé … mais inchangé dans l’état régulier. Si le stock de capital est supérieur à celui de la règle d’or: une réduction de l’épargne augmentera la consommation en tous points du temps, améliorant le bien-être de toutes les générations. Avec un stock de capital inférieur à la règle d’or, une diminution de l’épargne augmentera la consommation des générations futures mais diminuera celle des générations présentes slide 39 Chapitre 2: Progrès technique et croissance voir Blanchard et Cohen chapitre 4 Objectifs du chapitre: Le progrès technique dans le modèle de Solow Quelles politiques économiques pour favoriser la croissance? Analyses empiriques de la croissance: confrontation de la théorie aux faits observés Croissance endogène: deux modèles simples dans lesquels le taux de croissance du progrès technique est endogène slide 40 Introduction L ’équilibre dans le modèle de Solow: - L’investissement est juste suffisant pour compenser la dépréciation => stock de capital par tête constant => revenu par tête constant => la croissance du PIB par tête s’arrête ! - La technique de production est maintenue constante Csq: Un pays qui dispose initialement de k0 connaîtra une croissance à moyen terme (jusqu’à k*), mais PAS de croissance à long terme ! Ces points sont contredits dans la réalité: Entre 1929 et 2001, le PIB américain par tête a augmenté de 2,2% par an (multiplication par 4,8) les exemples de progrès technique abondent (page suivante) Comment réconcilier le modèle avec la réalité ? slide 41 Exemples de progrès technique 1970: 50 000 ordinateurs dans le monde 2000: 51% des ménages américains ont au moins un ordinateur Une automobile moyenne construite en 1996 contient plus de puissance de calcul informatique que le premier véhicule ayant débarqué sur la lune (1969). Les modems sont 22 fois plus rapides actuellement qu’il y a 20 ans. Depuis 1980, l’utilisation de microprocesseurs par unité de PIB a été multipliée par 3500. 1981: 213 ordinateurs connectés à Internet 2000: 60 millions d’ordinateurs connextés à Internet slide 42 1. Le progrès technique dans le modèle de Solow On introduit une nouvelle variable: E = l’efficacité du travail Hypothèse: Le progrès technique est “laboraugmenting”: il accroît l’efficacité du travail au taux exogène g: g DE E Nous pouvons écrire la fonction de production sous la forme: Y F (K , L E ) où L E = nombre de travailleurs effectifs (ou d’unités de travail efficace). Ainsi, l’augmentation de l’efficacité du travail a le même effet sur la production qu’une augmentation du nombre de travailleurs. slide 43 Notations: y = Y/LE = production par travailleur effectif k = K/LE = capital par trav. effectif Fonction de production par trav. effectif: y = f(k) Epargne et investissement par trav. effectif: s y = s f(k) (d + n + g)k = investissement de pointmort: montant d’investissement nécessaire pour maintenir k constant. Constitué par: d k pour remplacer le capital déprécié n k pour fournir du capital aux nouveaux travailleurs g k pour fournir du capital aux nouveaux travailleurs “effectifs” crées par le progrès technique slide 44 Dk = s f(k) (d +n +g)k Investissement investissement de point-mort (d +n +g ) k sf(k) k* Capital par UTE k slide 45 a. Le taux de croissance de l’état régulier dans le modèle de Solow avec progrès technique Variable Symbole Taux de croissance dans l’état régulier Capital par travailleur effectif k = K/ (L E ) 0 Production par y = Y/ (L E ) travailleur effectif 0 Production par (Y/ L ) = y E travailleur g Production totale Y = y E L n+g slide 46 Le modèle de Solow avec progrès technique: synthèse des résultats Seul le progrès technique peut soutenir une croissance à long terme de la production par tête dans le modèle de Solow. Une action politique sur des variables comme le taux d’épargne ou la croissance démographique peut donner lieu à un état régulier avec un revenu par tête plus élevé;; en revanche, la croissance à long terme n’est pas assurée Vérifier ces propositions à l ’aide d ’une représentation graphique slide 47 b. La règle d’or Pour trouver le stock de capital de la règle d’or, exprimons c* en fonction de of k*: c* = y* = f (k* ) i* (d + n + g) k* c* est maximisé lorsque f ’k* = d + n + g ou bien: PMK d = n + g => Dans l’état régulier de la règle d’or, la productivité marginale nette de la dépréciation est égale au taux de croissance de la population plus le taux de croissance du progrès technique. slide 48 2. Quelles politiques économiques pour promouvoir la croissance? Quatre question de politique économique: Epargne-t-on suffisamment ou trop? Quelles politiques économiques peuvent modifier le taux d’épargne? Comment l’investissement doit-il être orienté, entre le capital physique privé, les infrastructures publiques et le “capital humain”? Quelles politiques économiques peuvent encourager un progrès technique plus rapide? slide 49 a. Le taux d’épargne optimal Utilisons le règle d’or pour déterminer si le taux d’épargne et le stock de capital sont trop élevés, trop faibles ou à un niveau satisfaisant. Pour ce faire, nous devons comparer (PMK d ) à (n + g ). Si (PMK d ) > (n + g ), nous sommes sous l’état régulier de la règle d’or et nous devrions augmenter s. Si (PMK d ) < (n + g ), nous sommes audessus de l’état régulier de la règle d’or et il faudrait réduire s. slide 50 Afin d’estimer (MPK d ) utilisons trois faits concernant l’économie US: 1. k = 2,5 y Le stock de capital est environ égal à 2,5 fois le PIB annuel. 2. d k = 0,1 y Environ 10% du PIB est utilisé pour remplacer le capital déprécié puisque y=0,4 k => d k = 0,1x 0,4 k => d = 0,04 3. PMK k = 0,3 y Le revenu du capital est environ 30% du PIB Pour déterminer MPK, divisons 3 par 1: PMK k 0, 3 y PMK 0, 3 0, 12 2, 5 k 2, 5 y Alors: PMK d = 0,12 0,04 = 0,08 slide 51 On a vu que: PMK d = 0,08 Le PIB US croît environ de 3%/an en moyenne, donc n + g = 0,03 Ainsi, aux U.S.A, MPK d = 0.08 > 0.03 = n + g L’économie US est sous l’état régulier de la règle d’or: la PMK est trop élevée, K (ou k) trop faible Si taux d’épargne augmente: croissance plus forte jusqu’à un nouvel état régulier où la consommation par tête sera plus élevée. Exemple: Cobb-Douglas avec a=0,3 y=f(k) => y = ka => PMK = ak a-1 => PMK = a f(k) / k 1. Équation fondamentale de Solow: Dk = s f(k) (d +n +g)k => Etat régulier (Dk = 0): f(k*) / k* = (d + n + g) / s 2. Règle d’or: a f(k*) / k* = n + g + d 1 dans 2 : a ((d + n + g) / s) = n + g + d soit: a / s = 1 => a = s = 0,3 slide 52 b. Politiques économiques favorisant le taux d’épargne Réduction du déficit budgétaire du gouvernement (ou augmentation du surplus budgétaire) Mesures d’incitations à l’épargne privée: diminution des taxes sur les revenus du capital et des impôts sur les sociétés dans la mesures où ces taxes découragent l’épargne substituer une taxe sur la consommation (ex. TVA) aux impôts sur le revenu mettre en place une fiscalité incitative à l’épargne (Plan Epargne Retraite par exemple) slide 53 c. Allocation de l’investissement dans l’économie Dans le modèle de Solow il n’y a qu’un type de capital. Dans le monde réel, il en existe plusieurs types, que l’on peut diviser en trois catégories: – le stock de capital privé – les infrastructures publiques – le capital humain: connaissances et qualifications que les travailleurs acquièrent grâce à l’éducation Comment doit-on répartir l’investissement entre ces trois catégories? slide 54 Allocation de l’investissement dans l’économie: deux points de vue 1. Egaliser le traitement fiscal de toutes les catégories du capital et laisser le marché allouer l’investissement vers celles qui procurent la plus forte productivité marginale. 2. Politique industrielle: le gouvernement encourage activement les investissements en capital d’un certain type ou dans certaines industries parce qu’ils peuvent générer des externalités positives (effets induits) que les investisseurs privés ne prennent pas en considération. Mais le gouvernement a-t-il la capacité de sélectionner les meilleurs choix (industries ayant le meilleur rendement ou la plus forte externalité)? slide 55 d. Encourager le progrès technique Loi de protection des brevets: encourage l’innovation en assurant un monopole temporaire aux inventeurs d’un nouveau produit Incitations fiscale à la RechercheDéveloppement Financement de la recherche fondamentale dans les universités et organismes de recherche Politique industrielle: encourager des industries particulières qui connaissent un progrès technique rapide slide 56 CAS D’ETUDE: La baisse de la productivité Taux de croissance de la production par tête (% par an) 1948-72 1972-95 Canada 2.9 1.8 France 4.3 1.6 Allemagne 5.7 2.0 Italie 4.9 2.3 Japon 8.2 2.6 U.K. 2.4 1.8 U.S.A 2.2 1.5 slide 57 Explications? Problèmes de mesure: l’accroissement de la productivité n’est pas convenablement mesurée. – Mais: pourquoi les mesures de productivité seraient-elles plus mauvaises depuis 1972? Prix du pétrolde: les chocs pétroliers se sont manifestés à peu près au même moment les gains de productivité commençaient à diminuer. – Mais: pourquoi les gains de productivité n’ont-ils pas accéléré lorsque les prix pétroliers ont baissé, au milieu des années 1980? Qualité du travail: au cours des années 1970: flux importants de nouveaux entrants dans la force de travail (baby boomers, femmes). Les nouveaux arrivants sont moins productifs que les travailleurs expérimentés. L’épuisement des idées: la faible croissance en 1972-1995 est peut-être normale, l’anomalie étant plutôt dans la forte croissance de 1948-1972. La véritable explication est probablement un combinaisont de tous ces éléments. slide 58 CAS D’ETUDE: Technologies de l’information et “nouvelle économie” Taux de croissance de la production par tête (% par an) 1948-72 72-95 95-2000 Canada 2.9 1.8 2.7 France 4.3 1.6 2.2 5.7 2.0 1.7 Italie 4.9 2.3 4.7 Japon 8.2 2.6 1.1 U.K. 2.4 1.8 2.5 U.S.A 2.2 1.5 2.9 Allemagne slide 59 Apparemment, la révolution informatique n’affecte par la productivité globale avant le milieu des années 1990. Deux raisons: 1. La part de l’industrie informatique dans le PIB est beaucoup plus importante à la fin des années 1990 qu’auparavant. 2. Il faut du temps pour que les firmes sachent utiliser les nouvelles technologies de façon efficace Les grandes questions: Est-ce que l’accélération de la croissance observée à la fin des années 1990 se poursuivra? Les nouvelles technologies demeureront-elle un moteur de la croissance? slide 60 3. Aspects empiriques: le modèle de Solow et le monde réel L’état régulier dans le modèle de Solow se caractérise par une croissance équilibrée les principaux agrégats croissent au même rythme. Le modèle de Solow prédit que Y/L et K/L croissent au même taux (g), et donc que K/Y doit être constant. Ce point est confirmé dans le monde réel. Le modèle de Solow prédit que le salaire réel augmente au même taux que Y/L, tandis que le coût du capital reste constant. Aussi confirmé dans le monde réel. slide 61 a. Aspects empiriques: la convergence Le modèle de Solow prédit que, toutes choses égales par ailleurs, les pays “pauvres” (Y/L et K/L faibles) doivent croître plus vite que les pays “riches”. Si cela est vrai, l’écart de revenu entre les pays riches et les pays pauvres doit se réduire dans le temps, et les niveaux de vie doivent donc converger. Dans le monde réel, de nombreux pays pauvres n’ont pas une croissance plus forte que les pays riches. Cela est-il un échec du modèle de Solow? Non, car en réalité, les “autres choses” ne sont pas égales: le modèle de Solow prédit en réalité la convergence conditionnelle. Les pays convergent vers leur propre état régulier, qui dépend de leurs taux d’épargne, de croissance démographique et de scolarisation. Cette implication est confirmée dans le monde réel. Sur un échantillon large de pays :convergence de 2% par an en tenant compte des écart de s, n et slide 62 capital humain Aspects empiriques : Convergence Y y L y f (k ) y* pays riche (d n)k i sy pays pauvre k* K k L slide 63 b. Aspects empiriques : Le « résidu » de Solow Comment étudier empiriquement les contributions respectives des facteurs suivants à la croissance du PIB agrégé: – Accumulation de capital (K) ? – Croissance démographique (L) ? – Changement technologique (E) ? Des données sur K, L et Y sont facilement disponibles… Ce qui nous permet en principe de calculer g: 1 Y K L E . Y K L E (1 ) Y K L E E Y K L g (1 ) E Y K L slide 64 Growth Accounting by Region (1960-2000) Data Source: Boswell, Barry & Susan M. Collins. 2003. "The Empirics of Growth: An Update", September 2003, Brookings Institution, http://www.brookings.edu/views/papers/bosworth/20030307.pdf. 5 Contribution to Growth of Output/Worker 4 3 TFP Education Physical Capital 2 1 0 Industrial Countries China Other East Asia Latin America South Asia Africa Middle East -1 Region slide 65 4. Théorie de la croissance endogène Dans le modèle de Solow: – la croissance soutenue des niveaux de vie est seulement due au progrès technique – le taux de croissance du progrès technique est exogène Théorie de la croissance endogène: – ensemble de modèles dans lesquels le taux de croissance de la productivité et des niveaux de vie est endogène slide 66 a. Un modèle de base: le modèle “AK” Fonction de production: Y = A K où A est la quantité de production pour chaque unité de capital (A : exogène et constant) Différence essentielle entre ce modèle et celui de Solow: la PMK est constante ici, tandis qu’elle est décroissante chez Solow Investissement: s Y Dépréciation: d K Equation dynamique du capital total: DK = s Y d K Divisons par K avec Y = A K : DY Y DK K sA d Si s A > d le revenu augmentera à taux constant perpétuellement. Ici, le taux de croissance permanent dépend de s, contrairement au modèle de Solow. slide 67 Un exemple : Croissance perpétuelle Y A.K Y I sY dK Y0 K K0 slide 68 Un exemple : stagnation perpétuelle Y A.K Y dK I sY y0 K k0 slide 69 Dans ce modèle TRÈS simple de croissance endogène: Un pays qui démarre avec un taux investissement suffisant, en particulier dans le capital humain et le savoir, peut jouir d’une croissance soutenue. En revanche, un pays avec un taux d’investissement insuffisant risque de voir son revenu stagner ou régresser Le capital a-t-il ou non des rendements décroissants? Oui, si l’on définit le capital au sens strict (outils, machines etc...). Peut-être pas, avec une définition large du capital (capital physique et humain, connaissances). Plusieurs économistes pensent que la connaissance a des rendements croissants. slide 70 b. Un modèle à deux secteurs Deux secteurs: – les entreprises industrielles produisent les marchandises – le secteur de la recherche produit la connaissance qui augmente l’efficacité du travail dans l’industrie u = fraction du travail consacré à la recherche (u est exogène) Fonction de production de l’industrie: Y = F [K, (1-u )E L] Fonction de production de la recherche: DE = g (u )E Accumulation du capital: DK = s Y d K Dans l’état régulier, la production par tête industrielle et le revenu par tête augmentent au taux DE / E = g (u ). s: affecte le niveau de revenu mais pas son taux de croissance (comme dans le modèle de Solow) u: affecte le niveau et le taux de slide 71 croissance du revenu c. Trois faits sur la recherchedéveloppement dans le mond réel 1. L’essentiel de la recherche est réalisée par des firmes qui recherchent le profit. 2. La recherche peut accroître le profit des entreprises car: • les nouvelles inventions peuvent être brevetées, créant un profit de monopole jusqu’à l’expiration du brevet • il y a un avantage à être la première firme sur le marché avec un nouveau produit 3. L’innovation génère des externalités qui réduisent le coût des innovations suivantes. Un grande partie des nouvelles théories de la croissance endogène tente d’incorporer ces faits dans les modèles afin de mieux comprendre le progrès technique. slide 72 d. Le secteur privé réalise-t-il suffisamment de recherchedéveloppement? L’existence d’externalités positives dans la création de la connaissance suggère que le secteur privé ne réalise pas suffisamment de R&D. Il y a beaucoup de redondances dans l’effort de R&D réalisé par des entreprises concurrentes. Selon les estimations, le rendement social de la R&D est de 40%/an. Par conséquent, de nombreux économistes pensent que le gouvernement doit encourager la R&D slide 73 5. Éléments de croissance en économie ouverte Le modèle de Solow se base sur une économie fermée : • S=I • Le taux de la croissance démographique est donné et constant • Le progrès technique est soit exogène (modèle de base) soit causé par des facteurs domestiques. Comment une perspective d’économie ouverte est-elle susceptible de modifier les implications du modèle? En économie ouverte, il se peut que : • I>S • L’économie accueille des investissements en provenance de l’étranger Quels en sont les effets sur la croissance? slide 74 a. Croissance et économie ouverte: Flux des capitaux Y y L y f (k ) y*1 y*0 (d n)k i sy s * i sy k*0 k*1 K k L slide 75 b. Croissance et économie ouverte Flux des capitaux…et du progrès technologique Y y L y’ y*1 y f (k ) (d n)k y*0 i sy ' s * i sy k*0 K k L k*1 slide 76 c. Croissance et économie ouverte: Flux des personnes En économie ouverte, il se peut que : – Des étrangers viennent s’installer dans le pays (immigration nette) – Des habitants quittent le pays pour s’installer à l’étranger (émigration nette) Quels en sont les effets sur la croissance ? slide 77 Flux des personnes : Émigration nette Y y L y f (k ) y*1 y*0 (d n)k (d n)k i sy k*0 k*1 K k L slide 78 Flux des personnes : Émigration nette et « fuite des cerveaux » Y y L y f (k ) y*0 y*1 (d n)k (d n)k i sy k*0 k*1 K k L slide 79 Résumé du chapitre 1. Résultats fondamentaux du modèle de Solow avec progrès technique: le taux de croissance du revenu par tête dans l’état régulier ne dépend que du taux de croissance exogène du progrès technique le stock de capital aux USA est inférieur à celui de la règle d’or 2. Comment accroître le taux d’épargne: réduire le déficit public incitations fiscales à l’épargne privée 3. Le ralentissement de la productivité et la nouvelle économie: Début des années 1970: la croissance de la productivité ralentit dans les pays industrialisés. Milieu des années 1990: la croissance de la productivité augmente, probablement à cause des technologies de l’information slide 80 4. Etudes empiriques Le modèle de Solow explique la croissance équilibrée et la convergence conditionnelle Les écarts de niveau de vie entre les pays sont dûs aux écarts de l’accumulation de capital et de l’efficacité de la production 5. Théorie de la croissance endogène: modèles qui: examinent les déterminants du taux de croissance du progrès technique que Solow prend pour donné expliquent les décisions qui déterminent la création de connaissance à travers la recherchedéveloppement 6. La technologie n’est pas toujours « faite maison », mais peut venir de l’extérieur slide 81 7. Pour chacun des flux internationaux (investissements, population), il convient de distinguer deux impacts différents sur la croissance : Direct : en agissant sur une des variables clés du modèle (investissement, croissance démographique …) Indirect : dans le mesure où les flux internationaux favorisent une meilleure diffusion technologique (= progrès technologique importé) slide 82